Cystites récidivantes

« Source : 37°2 magazine »

Les infections urinaires entraînent fréquemment la prescription d’antibiotiques. La résistance à ces derniers augmente le nombre des rechutes et diminue progressivement leur efficacité.
Les extraits de canneberge, de chiendent, et certains probiotiques agissent de façon synergique pour com- battre avec efficacité les micro-organismes responsables des infections urinaires sans pour autant avoir systématiquement recours aux antibiotiques. Ils permettent également de limiter les récidives lorsqu’ils sont associés à une bonne prévention hygiéno-diététique.
On évalue à 20 % le nombre des femmes qui a eu, a ou aura une infection urinaire à un moment ou un autre de sa vie. Chez l’homme, l’infection urinaire est plus rare et souvent en lien avec des troubles prostatiques. Chez la femme, cette affection est intimement liée à son anatomie : les voies génitales et l’anus sont proches de l’urètre et la contamination par des germes intestinaux et vaginaux se produit par simple voisinage et provoque une infection.
Certaines infections urinaires peuvent être douloureuses et irritantes. D’autres, en particulier si elles sont chroniques, récurrentes ou ne sont pas traitées rapidement et correctement, peuvent être réellement dan- gereuses (pyélonéphrites, insuffisance rénale).

Les voies urinaires : un milieu en principe défavorable aux bactéries

Le milieu urinaire est en temps normal défavorable à la prolifération des bactéries, virus et autres micro-organismes. Ceux qui parviennent à faire leur chemin à travers un système urinaire sain ont toutes les chances de trouver un environnement acide inhospitalier (pH < 5,5). Ils font également l’objet d’attaques par les défenses immunitaires de l’organisme. Chez l’homme adulte, les sécrétions de la prostate contiennent en plus des substances qui ralentissent la multiplication des bactéries dans l’urètre.
Si malgré tout le micro-organisme parvient à surmonter tous ces obstacles, il résiste rarement à son expulsion par le flux urinaire lui-même. Malgré toutes ces barrières de protection, chaque année des millions de personnes, surtout des femmes, développent des infections du système urinaire.
La plupart des infections débutent lorsqu’une bactérie originaire de l’intestin migre jusqu’à l’urètre, la vessie, voire le rein et s’y développe.
Elle a ensuite la propriété d’adhérer à la muqueuse des parois urinaires, puis de proliférer et, ensuite finir par pro- voquer les signes cliniques de l’infection. Cette capacité d’adhérer est due à des “adhésines” situées sur la surface des cellules des organismes pathogènes. On trouve les adhésines sur des structures microscopiques comparables à des cheveux, appelées pili, qui forment des liaisons avec le récepteur cellulaire du site de l’hôte. Chez les bactéries responsables des infections urinaires, ces liaisons sont suffisamment fortes pour résister au rinçage provoqué par le flux urinaire.

La bactérie Escherichia coli est responsable de 80 % des infections urinaires.

Escherichia coli fait partie des bactéries que l’on retrouve en temps normal dans notre système gastro-intestinal où elle favorise la digestion, produit quelques vitamines et se comporte généralement bien, sans nous gêner dans la mesure ou sa prolifération reste normale.
Cependant, lorsque l’Escherichia coli et d’autres micro-organismes se développent anarchiquement et migrent hors de l’intestin grêle, ils peuvent pénétrer par l’urètre puis se fixer sur les parois urinaires avant de s’y multiplier et se propager. Anatomiquement ceci explique la fréquence accrue chez la femme par rapport à l’homme compte tenu de la proximité de l’urètre et de l’anus.
Les autres infections urinaires dont Escherichia coli n’est pas responsable peuvent être causées par d’autres bac- téries comme Chlamidia, Mycoplasma ou Neisseria gonorrhoeae. À la différence d’E. coli, ces micro-organismes sont généralement transmis par contact sexuel et provoquent rarement les infections les plus sérieuses de la vessie et des reins.

L’extrait de Canneberge empêche la bactérie de se fixer

La Canneberge (Vaccinium macrocarpon) encore appelée Cranberry est un arbuste à feuilles persistantes qui pousse dans les tourbières de l’Est de l’Amérique du Nord et au Canada. On l’appelle aussi grande Airelle rouge. Les Amérindiens consommaient ses fruits sauvages et rares qu’ils appelaient « atoka ». Ils appréciaient ses effets bénéfiques pour désinfecter les plaies, traiter les problèmes de vessie et des reins ou pour l’hygiène buccodentaire.
Dès le milieu du XIXème siècle, des médecins allemands contribuèrent à répandre dans le monde moderne l’usage médicinal de la Canneberge pour prévenir et traiter la cystite.
En 1920, des chercheurs ont remarqué que boire du jus de Canneberge rendait les urines plus acides. Comme les infections fréquentes du système urinaire par des bactéries comme Escherichia coli n’aiment pas les environnements acides, ils en ont déduit qu’ils avaient découvert l’explication scientifique de l’usage traditionnel de la Canneberge. L’usage médical du jus de Canneberge dans le traitement des infections urinaires perd la faveur des médecins après la Seconde Guerre mondiale avec la généralisation de l’emploi des antibiotiques de synthèse. C’est dans les années 1960 que l’on a recommencé à s’y intéresser.

La Canneberge empêche la bactérie de se fixer

Les premières recherches ont été réalisées en 1984. Des chercheurs ont recueilli 77 isolats d’E. coli démontrant l’adhérence à des cellules uroépithéliales, obtenus de femmes n’ayant pas eu d’infection urinaire. L’inhibition de l’adhérence a ensuite été testée. Les données issues de cette étude in vitro suggèrent que le jus de Canneberge contient un ou des facteurs inhibant l’adhérence d’E. coli aux cellules épithéliales en interférant avec un compo- sant à la surface de la bactérie. L’étude a également établi que le facteur responsable des propriétés anti-adhé- rences du jus de Canneberge survit au métabolisme normal de l’homme comme à celui de la souris pour être recueilli dans l’urine. Des échantillons d’urine d’hommes et de souris ayant ingéré du jus de Canneberge ont significativement perturbé l’adhérence d’E. coli par rapport à ceux des sujets témoins.

Diminution du nombre de bactéries

Depuis 1994, des études scientifiques ont montré que la consommation régulière de Canneberge réduit l’incidence des bactéries dans l’urine des femmes. Dans la première étude randomisée, en double aveugle contrôlée par placebo, 153 femmes ont été réparties en deux groupes de façon aléatoire, l’un recevant du jus de Canneberge et l’autre un placebo.
Au bout de six mois, les résultats ont montré que les buveuses de jus de Canneberge avaient eu moins d’infections bactériennes que celles prenant un placebo. Les échantillons d’urine des femmes buvant du jus de Canneberge ont montré une diminution de 25 % des bactéries positives par rapport au groupe placebo.
Un peu plus tard, une plus petite étude croisée, randomisée sur des femmes sexuellement actives âgées de 18 à 45 ans, a utilisé 800 mg d’une préparation solide de canneberge. Elle a constaté une diminution statistiquement significative de la récurrence des infections du système urinaire pour les participantes prenant le supplément à base de Canneberge.
En 2001, des chercheurs finlandais ont examiné les effets préventifs d’un jus concentré de Canneberge. Les sujets ont été recrutés dans cette étude après avoir été traités pour une infection du système urinaire causée par E. coli.
Pendant les six mois de l’étude, cinquante femmes buvant 50 ml par jour de concentré de jus de Canneberge ont vu leur risque maximal de développer une infection urinaire diminué de 20 % par rapport à celles prenant un placebo.

Les proanthocyanidines (PAC) de la Canneberge responsables de l’activité antiadhésive

Dans l’objectif d’identifier les composants actifs responsables de l’effet antiadhésif bactérien de la Canneberge, une équipe de chercheurs a isolé un groupe distinct de composants. Il s’agissait d’un type particulier de tanins concentrés, des proanthocyanidines de type A (PAC), que l’on ne trouve que dans la Canneberge. Ces derniers sont responsables de la destruction des adhésines des bactéries, et plus particulièrement de la bactérie Escherichia coli.
En se fixant sur l’extrémité des filaments d’adhésines, les PAC de la Canneberge empêchent les bactéries de s’accrocher aux parois urinaires, préliminaire indispensable à l’expression de leur pathogénicité. Les bactéries sont alors simplement éliminées avec la miction. Une étude a démontré de façon concluante que les PAC de la Canneberge provoquent des altérations invalidantes dans les fimbriales et dans d’autres propriétés de surface des E. coli, diminuant de façon importante leur capacité à s’attacher à la surface des cellules tapissant le tractus urinaire.

Le Chiendent augmente le débit urinaire

Le flux urinaire a un rôle essentiel dans le contrôle des infections urinaires en éliminant les bactéries et en rendant plus difficile leur ascension vers la vessie et les reins. Le volume du flux urinaire joue donc un rôle essentiel. De surcroît, si les mictions sont plus fréquentes grâce à un remplissage rapide de la vessie, les germes sont expulsés avant même d’avoir pu se multiplier.
Les extraits de Chiendent ont des propriétés légèrement diurétiques qui favorisent l’accroissement du volume urinaire. L’Orthosiphon a également un effet légèrement anti-inflammatoire et analgésique.

S’attaquer à la source intestinale

Lutter contre les infections urinaires récidivantes peut être nettement amélioré lorsqu’on s’attaque à la source.
Si 80 % des infections urinaires sont dues à Escherichia Coli il ne faut pas perdre de vue que le réservoir de cette bactérie est l’intestin.
Il faut donc en tout premier lieu lutter contre les troubles du transit intestinal et particulièrement la constipation qui, par stagnation , va favoriser le développement de la bactérie.
Cette même bactérie peut également coloniser le milieu vaginal.
Le Lactobacillus Rhamnosus est un probiotique ici particulièrement intéressant, ayant pour propriété d’équilibrer le développement de la flore bactérienne intestinale et vaginale en général mais avec une action toute particulière sur Eschérichia Coli.
Certains travaux ont mis en évidence que ce probiotique pouvait avoir également une action suppressive sur les adhésines de la bactérie en milieu intestinal, favorisant ainsi son évacuation en cas de surmultiplication.
En résumé, la majorité des infections urinaires, y compris récidivantes, sont dues à Eschérichia Coli dont le “réservoir” d’origine est en général intestinal. Une prévention efficace consiste donc à non seulement agir au niveau des voies urinaires, mais aussi au niveau intestinal.
En ce sens l’association Canneberge, lactobacillus rhamnosus est bien adaptée.

 

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