La K2, Vitamine de l’os mais aussi des artères.

La vitamine K2 reste encore peu connue du grand public et du corps médical même si les recherches sur celle-ci sont en pleine explosion depuis une dizaine d’années.
On constate désormais que son action est, non seulement primordiale sur l’acquisition et la conservation d’une bonne masse osseuse, mais aussi sur la santé cardiovasculaire et plus spécifiquement sur l’élasticité artérielle.
Quand on sait que les deux principaux risques de la période ménopausique sont osseux et vasculaires, on prend aujourd’hui conscience de la place de cette vitamine dont l’action était jusqu’ici restée cantonnée dans l’esprit de chacun à ses effets sur la coagulation.
Il aura fallu s’apercevoir des effets délétères que pouvaient avoir les antivitaminiques K sur l’os pour prendre conscience du caractère indispensable de cette vitamine dans différents métabolismes.
De nouvelles études vont plus loin aujourd’hui et démontrent que, non seulement la vitamine K2 agit sur l’os, mais qu’elle joue aussi un rôle dans l’élimination du calcium des artères.

Rappel : les différentes Vitamines K

La vitamine K1 (phyloquinone), la plus connue, se trouve essentiellement dans les légumes verts (brocolis, épinards …). Elle représente l’apport principal en vitamine K.

Il existe une autre forme, la vitamine K2 (ménaquinone) produite par les bactéries intestinales (à partir de la K1) mais aussi retrouvée en faible quantité dans certains aliments (abats, fromages fermentés). L’alimentation occidentale n’apporte en fait que très peu de K2 à l’inverse des mets orientaux tels que le Natto (soja fermenté).

Plusieurs formes de vitamines K2 existent et diffèrent par la longueur de leur chaîne carbone (K2MK4, K2MK7, MK8).

La forme de vitamine K2 la plus assimilable est la forme naturelle K2MK7 issue du Natto (obtenue par fermentation de soja sur bacillus subtilis natto).

La vitamine K1 agit sur les facteurs de la coagulation tandis que la K2 agit sur la calcification (fixation sur l’os et démobilisation au niveau artériel).

Les médicaments anticoagulants (AVK : anti-vitaminiques K) ne sont pas sélectifs et bloquent donc tant la K1 que la K2. A l’inverse, la K2 ne perturbe pas la coagulation sanguine surtout pour des doses inférieures à 150 microgrammes par jour.

La K2 Vitamine de l’os mais aussi des artères !

Le dépôt de calcium dans les artères joue un rôle important dans la survenue des maladies cardiovasculaires, en particulier dans l’athérosclérose.

Plusieurs études se sont intéressées au rôle que pouvait avoir la K2 dans ce processus. De leur analyse il ressort globalement que, non seulement ce sont les personnes carencées en vitamine K qui présentent le plus de calcifications artérielles, mais aussi celles se trouvant sous anti-hypertenseurs ; une explication simple pourrait être que ces médicaments interfèrent avec la fonction rénale et perturbent l’élimination du calcium, tout comme chez l’insuffisant rénal qui présente lui aussi un pourcentage de calcifications artérielles nettement augmenté.

Une récente étude a été publiée en 2015 dans la revue internationale “ Thrombosis and Haemostasis” (Ménaquinone-7 supplementation improves arterial stiffness in healthy postmenopausal women : double-blind randomised clinical trial).

Celle-ci avait pour but d’étudier la rigidité artérielle chez des femmes ménopausées en bonne santé.

Pendant 3 années consécutives un groupe de 120 femmes a reçu une supplémentation en vitamine K2 MK7 et 124 ont reçu un placébo. Le suivi des 2 groupes était biologique (Gla-protéine, Protéine C réactive, marqueurs de dysfonctionnement endothélial …) et biophysique (echotracking fémoral et carotidien). Les résultats qui viennent d’être publiés sont nettement en faveur du groupe vitamine K2 avec une amélioration de la rigidité artérielle chez les femmes ménopausées et plus particulièrement chez celles qui, au départ, présentaient une rigidité importante.

Comment ça marche ?

On connaît déjà le rôle de la K2 dans l’activation d’une protéine osseuse : l’ostéocalcine (carboxylation), qui permet de fixer le calcium sur l’os.

Au niveau artériel on retrouve le même processus avec ici la carboxylation d’une autre protéine la “Gla-protéine matricielle” encore appelée athérocalcine (cette carboxylation se fait grâce à une carboxylase, enzyme qui est elle-même vitamine K2 dépendante).

A l’inverse de ce qui se passe au niveau osseux l’activation de l’athérocalcine induit une démobilisation du calcium déposé au niveau des parois artérielles ou de la plaque d’athérome en les protégeant.

Quelle Vitamine K2 ?

Chez l’occidental, la source essentielle de K2 est bactérienne intestinale par transformation d’une partie de la K1. On comprend donc que toute perturbation du métabolisme intestinal puisse induire une carence.

Les produits fermentés orientaux étant en général peu appréciés pour leur goût (le Natto ayant une odeur d’amoniaque), une supplémentation sera donc nécessaire si l’on veut bénéficier à long terme des effets de la K2. Parmi ces ménaquinones la plus intéressante parce que de meilleure biodisponibilté, est la forme naturelle “K2MK7 all-trans” issue du bacillus subtilis natto qui a été retenue depuis plusieurs années en France (NAT’Os®) apportant 75 microgrammes par comprimé (cette K2MK7 ayant eu la statut de “Novel Food” en 2013).

Actuellement 1 comprimé par jour à 75 microgrammes suffit pour l’action osseuse et une protection vasculaire simple.

 

Source : 37°2 le magazine N°107, mai/juin 2015

 

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